La politique culturelle de Beaumont semble diviser les élus communaux. L’opposition PS-ARC estime qu’il y a beaucoup de manques, notamment en terme de communication et de gestion du centre culturel. La majorité se défend et dit que la Covid-19 a eu un impact sur la politique culturelle, qu’il y a des choses à mettre en place et que ce n’est qu’une question de temps.
Dire que la culture n’existe pas à Beaumont serait mentir. En effet, il y a des événements culturels, nous l’avons constaté dans la réalisation de ce journal. Mais selon l’opposition, il y a un gros manque de communication, les gens ne sont pas au courant de ce qui se passe dans leur commune.
Il y a certes le « Macaron » de Beaumont, un fascicule coloré qui publie toutes les informations concernant les événements dans la commune. Ce fascicule est distribué trimestriellement dans toutes les boîtes aux lettres de l’entité. Mais selon l’opposition, ce n’est pas suffisant, il faudrait davantage communiquer via les réseaux sociaux. Un avis partagé par le bourgmestre et l’échevin de la culture qui reconnaissent leur tort en matière de communication et qui promettent de ¨développer plus de canaux de communication¨. Il y a aussi le FCB info qui est distribué mensuellement à tous les habitants et commerçants. Selon les commerçants, la plupart des gens ne le consulte pas et certains d’entre eux ne le mettent pas à disposition dans leur boutique.
Pour Patrick Massem, membre du parti ARC (parti dans l’opposition à Beaumont), la culture n’a jamais vraiment été la priorité à Beaumont.
Des solutions ?
Beaumont est une ville de passage et donc, installer des panneaux avec de grandes affiches le long des routes serait très efficace, estime l’opposition. Une solution que l’échevin de la culture, P-E Tassier promet de mettre en place. Il y a du travail en matière de communication sur les événements culturels à Beaumont mais « il faudrait aussi que les habitants y portent plus d’intérêt ».
Une organisation à retravailler
Selon l’opposition, il y a un manque d’organisation des différents organes culturels. A Beaumont, il y a pleins d’associations qui œuvrent pour la culture : le CCCA (Conseil Consultatif Communal des Aînés), le Foyer culturel, la MJ (Maison des Jeunes)… Tous ces organes agissent dans leur coin sans se consulter. Il manque une structure où les grands acteurs culturels pourraient se réunir et unir leurs forces.
Plus petit mais plus performant
Par exemple à Sivry-Rance, une commune plus petite et plus isolée que Beaumont, le centre culturel semble être plus organisé : il y a des bureaux, une salle de réunion, une personne employée à temps plein. Cette personne possède le BAGIC (le brevet d’aptitude à gérer des infrastructures culturelles), c’est ce qui permet notamment d’être reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles et donc d’être subsidié à hauteur de 25.000 euros par an. Pour Beaumont, selon le bourgmestre, le centre culturel devrait être reconnu entre 2024 et 2027.
Un centre fraîchement rénové
Le centre culturel de Beaumont a été rénové récemment car il était vieux de 40 ans. 200 000 euros ont été investis mais pour l’opposition, il aurait fallu le double. Certains opérateurs culturels et l’opposition estiment qu’il y a des problèmes d’acoustique, notamment lors de la diffusion de films ainsi que des problèmes de chauffage. Geoffrey Borgniet, conseiller communal PS à Beaumont, estime que les efforts fournis ne sont pas suffisants jusqu’à présent.
Le bourgmestre se défend : “Je ne suis pas spécialiste en acoustique mais j’ai déjà assisté à des spectacles là-bas et le son me semblait très bon”.
Bref, chacun défend sa politique mais il est clair que la culture beaumontoise souffre d’un manque de visibilité. Sans doute aussi a-t-elle été négligée durant des années au profit d’autres domaines jugés prioritaires. Pourquoi investir dans un secteur qui n’attire pas les foules ? Pourtant, d’après notre sondage, la demande des Beaumontois est belle et bien présente. Reste à rencontrer une offre qui pourra les satisfaire.
Noah Hautier